1 – UNDER THE SKIN

C’est sans doute l’objet cinématographique le plus ambitieux et audacieux de l’année, une expérience plastique et sonore hors du commun, qui se joue des codes classiques de la science-fiction pour réinventer la peur dans ce qu’elle a de plus primale, qui interroge le statut de star de l’actrice Johansson, qui à travers les yeux de l’alien-Scarlett pose sur le monde et les rapports humains un regard désenchanté.

2 – LE VENT SE LÈVE

C’est sidérant de beauté, nostalgique et assez bouleversant.[…] C’est la gorge serrée que l’on quitte la salle à la fin de cet ultime chef d’œuvre d’un Maître au sommet de son art, dont la puissance de vision et la force de l’imaginaire nous manquent déjà. LIRE LA SUITE

3 – THE GRAND BUDAPEST HOTEL

Jamais jusqu’à présent Wes Anderson n’avait traité une intrigue aussi fournie, fourmillant de personnages secondaires et de péripéties. Les décors se multiplient, s’entrechoquant en de violents contrastes tout en se faisant écho. […] Le réalisateur n’avait jamais varié à ce point les gammes chromatiques dans un même film, chaque séquence étant dominée par une tonalité particulière. Jamais, non plus, le déroulement de l’histoire n’avait connu un tel emballement. LIRE LA SUITE

4 – MAPS TO THE STAR

Cronenberg peint un portrait dévastateur du système Hollywoodien. Nuisible, lugubre, corrupteur. Les valeurs s’effritent, les principes s’atrophient, la vertu se lacère. […] Et tandis que les célébrités se demandent quelles sorte de créatures de l’enfer elles sont devenues, elles se vident de leurs matières, leurs chairs deviennent élastiques, ce ne sont plus que des pantins prêts à être immolés. LIRE LA SUITE

5 – GONE GIRL

Il s’agit de construire une fable qui passe pour véridique dès lors que les preuves ont été agencées de telle manière qu’elle soit tenue pour vraie […] Tout peut signifier une chose comme son contraire. Voilà le paradoxe de l’époque contemporaine: alors que nous avons atteint la parfaite omniscience, le réel n’a pas gagné en lisibilité, il s’est opacifié, c’est plus que jamais un enfer de signes à déchiffrer. LIRE LA SUITE

6 – DRAGONS 2

Le film d’aventure à l’état pur, initiatique, héroïque, drôle, émouvant, euphorisant. Dragons 2 porte un coup fatal à l’hégémonie exercée par les studios Pixar jusqu’à Toy Story 3. Il faut maintenant aussi compter avec les talents de Dreamworks qui avaient déjà avec Les cinq légendes manifesté leurs capacités à imposer des univers d’une richesse pouvant rivaliser avec les meilleurs studios d’animation.

6 EX AEQUO – LOVE IS STRANGE

Que regarder ? C’est la question que se pose inlassablement un cinéaste (à supposer qu’il prétende faire, bien sûr, du cinéma): sur quoi se focaliser, que laisser hors champs ? C’est la qualité des réponses formulées dans le film qui déterminent, en définitive, sa beauté. […] Love is strange véhicule un souci de l’autre qui ne se réduit pas un vœu pieux mais qui s’accomplit par la mise en scène. LIRE LA SUITE

7 – ADIEU AU LANGAGE

Adieu au langage est une expérience, tous sens confondus. Juxtaposés à un semblant d’intrigue typique de l’œuvre de Godard où un homme et une femme tentent de communiquer, des myriades d’effets, de sons, d’images mystérieuses d’un chien déambulant dans la nature fluo captée par les caméras Lo fi se greffent et s’emboîtent selon un ordre chaotique. LIRE LA SUITE

8 – DALLAS BUYERS CLUB

C’est l’année Matthew McConaughey, sans aucun doute. Il aura fait d’excellent choix dans ses rôles à commencer par celui de Ron Woodroof qui relate de façon poignante et objective le combat de cet homme. Le film touche au plus juste, dénonce des réalités nauséabondes sans pour autant porter accusation aux différents protagonistes. Difficile de faire davantage.

9 – DETECTIVE DEE 2

Tsui Hark signe le film de grand spectacle le plus novateur et moderne que nous verrons cet été. Soit un usage ultra-ludique de la 3D, mise à profit de l’intrigue et du sens – loin d’être un simple gadget -, intervenant directement sur la signification du plan. […] S’il y a un cinéma qui aujourd’hui travaille à repousser les limites de la représentation et ouvre le champ des possibles, c’est bien celui-là. LIRE LA SUITE

10 – HER

C’est plein de justesse et de finesse dans un univers très proche du notre qui est rempli de clin d’oeil qui nous font sourire et qui permettent d’entrer pleinement dans la vie de ce jeune homme qu’on connait tous plus ou moins dans nos propres vie. Cette histoire improbable frappe de par notre adhésion immédiate. Un vrai petit bijou.

10 EX AEQUO – ONLY LOVERS LEFT ALIVE

Only Lovers Left Alive avance sans intrigue, ses personnages flegmatiques profitent tout de même de ce qu’ils ont, les instruments de musique, le sang parfois… La dimension héroïnomane du vampire n’est pas oubliée, c’est la nuit que l’on se faufile masqué dans l’hôpital pour se procurer le précieux liquide. LIRE LA SUITE

Les Tops des rédacteurs

Olivier BOREL

1. Le Paradis – Alain Cavalier
2. Love is Strange – Ira Sachs
3. The Grand Budapest Hotel – Wes Anderson
4. Boyhood – Richard Linklater
5. Under the Skin – Jonathan Glazer
6. Au revoir l’été – Koji Fukada
7. Only Lovers Left Alive – Jim Jarmusch
8. White Bird – Gregg Araki
9. Légendes Vivantes (Anchorman 2) – Adam McKay
10. Jersey Boys – Clint Eastwood

Morgan BIZET

2014 fut une année étrange pour le cinéma. On a vu beaucoup trop de cinéastes cherchant à offrir leur film somme toute au mépris d’une poésie et d’une sensibilité qui manquent grandement. Le palmé du dernier Festival de Cannes en est le parfait exemple : une palme d’or récompensant l’un des moins bons films de Nuri Bilge Ceylan, auteur des magnifiques Uzak et Les Climats, mais qui depuis Il Etait une fois en Anatolie semble obsédé à l’idée de fournir l’œuvre ultime, intime et mégalomane à la fois (gageons qu’avec Winter Sleep il y est parvenu, mais le film à la mise en scène racée se fiche de son spectateur et le laisse sur le carreau).

On aurait pu tout aussi bien citer le pourtant sympathique Mommy non exempt de scènes éblouissantes, mais qui dans son ensemble cède trop à son ambition, à sa flamboyante formelle et à son hystérie généralisée. On se sera par contre d’avantage passionné pour les chants du cygne de deux immenses cinéastes, Miyazaki et Godard, avec respectivement Le Vent se Lève et Adieu au Langage. Non sans aucune ambition, ces deux films ont bouleversé par leur simplicité, autant au niveau du récit classique ponctué de séquences de rêves/cauchemars saisissantes chez le japonais, que l’aspect home movie et film artisanal chez Godard – votre serviteur n’a hélas pas eu la chance de voir le film en 3D, la faute à des exploitants trop frileux.

La simplicité, c’est encore ce que l’on retrouvait chez le plus grand cinéaste moderne, David Cronenberg, qui signe avec Maps To The Stars, un grand film d’horreur et satirique sur Hollywood en continuant sa recherche de limpidité visuelle et scénaristique (montage tranchant, mise en scène quasi statique et récits moins retors). Surtout, il offrait à Julianne Moore le rôle de sa carrière. On pourrait dire de même pour Scarlett Johansson qui fascinait totalement dans le voyage sensoriel chez les Hommes d’une extraterrestre que fut le troisième film du trop rare Jonathan Glazer, Under The Skin. Encore une fois, une production faussement compliquée puisqu’au récit classique de cinéma se substitue une errance avant tout gouvernée par les sens et non par l’écriture (pas absente cependant, mais qui offrait au film sa moins bonne partie). Et le récit simplifié à l’extrême, c’était aussi chez Jean-Charles Hué qu’on le retrouvait avec son « film de virée », Mange tes Morts, qui superpose avec génie naturalisme de la peinture du milieu gitan et ses mythes. Un film mystique et habité. Dupieux lui assumait à fond la bizarrerie de son style pour offrir un grand moment de cinéma destroy, bête et méchant dans Wong Cops mais qui vaut cent fois mieux que la complexité foireuse de Wrong, sorti en 2012. Enfin, pour en terminer avec la simplicité, Love Is Strange, le très beau second film de l’américain Ira Sachs a déboussolé par son approche très pudique et poétique du mélodrame, à 1 000 lieues du cinéma du quand-même talentueux et fougueux Xavier Dolan.

Certains s’offusqueront peut-être de voir deux œuvres de studio aussi hautes dans ce classement, mais La Planète des Singes : L’Affrontement de Matt Reeves et Dragons 2 de Dean DeBlois ont représenté ce qui se fait de mieux dans le cinéma à grand spectacle, deux modèles à suivre. Le premier offre au versant « sérieux » des blockbusters hollywoodiens sa meilleure œuvre depuis The Dark Knight de Christopher Nolan. Six ans séparent les deux films pendant lesquels la méthode Nolan a contaminé une grande partie des productions des studios sous couvert d’une légitimité auteuriste. Mais hélas, tout comme le cinéma du réalisateur du génial Prestige s’enlise dans sa mégalomanie et sa solennité (même si Interstellar laisse entrevoir un léger mieux par moments), un manque de passion et de fraîcheur semble plonger tout Hollywood dans une anémie sans fin.

La prolifération de suites, remakes, prequels, reboot et autres adaptations de comics n’y arrange rien. Pourtant le salut vient d’une suite d’un prequel (ou reboot, les nuances sont difficiles à discerner) dont on n’attendait pas grand-chose et qui pourtant sidère littéralement par la manière dont Reeves filme avec attention autant la communauté des singes (ces regards caméras frissonnants de César) que celle des hommes, à la fois séparément qu’ensemble, dans l’amour et dans la haine. Dragons 2 par contre ravive l’esprit frondeur, jovial et émerveilleur du Pixar des années 2000 qui semble en perdition depuis le magique Toy Story 3. Avec cet épisode supérieur au précédent se construit la perspective d’une des futures plus grandes saga de l’animation. On a hâte de voir la suite.

Mais au-dessus de toutes ces belles œuvres et d’autres qui n’auront pas la chance de figurer dans le classement (White Bird de Gregg Araki, Le Paradis d’Alain Cavalier, Sunhi de Hong Sang-soo pour en citer quelques-unes), s’érige le sommet filmique d’un des plus grands cinéastes français du 21e siècle, P’tit Quinquin de Bruno Dumont. Film à rallonge déguisé en série (Dumont ne l’a jamais contredit d’ailleurs), le réalisateur de L’Humanité n’hésite pas à renverser complètement son cinéma mystique et parfois trop sérieux pour offrir une œuvre inclassable, à la fois gore, burlesque, surréaliste, naturaliste et bien sûr poétique. Le mal et le bien s’affronte dans une œuvre entièrement jouée par des acteurs non professionnels (une constante chez Dumont) et qui pourtant livrent quelques-uns des rôles les plus marquants de l’année. La folie du film n’a d’égale que son parti pris unique dans un paysage cinématographique français un peu à la ramasse, enlisé dans son cinéma social pseudo intellectuel, mais franchement lourd ou, à l’inverse, dans ses comédies qui n’ont rien de comique.

Et maintenant le top :

1- P’tit Quinquin de Bruno Dumont
2- Le Vent se lève de Hayao Miyazaki
3- Under The Skin de Jonathan Glazer
4- Maps To The Stars de David Cronenberg
5- Adieu Au Langage de Jean-Luc Godard
6- Mange Tes Morts de Jean-Charles Hué
7- La Planète des Singes : L’Affrontement de Matt Reeves
8- Dragons 2 de Dean DeBlois
9- Wrong Cops de Quentin Dupieux
10- Love Is Strange de Ira Sachs

Tony COEHLO

1 – Her – Spike Jonze
Voilà un film qui mérite l’attention de tous. C’est plein de justesse et de finesse dans un univers très proche du nôtre, qui est rempli de clins d’œil, qui nous font sourire et qui permet d’entrer pleinement dans la vie de ce jeune homme qu’on connaît tous plus ou moins dans nos propres vie. Cette histoire improbable frappe de par notre adhésion immédiate. Un vrai petit bijou.

2 – The Grand Budapest Hotel – Wes Anderson
Toujours dans le même style, Wes Anderson nous embarque dans une histoire encore une fois farfelue, mais toujours remplie d’émotions sur ces relations qu’on entretient les uns les autres. Se dégageant un peu de la filiation père fils ou des histoires d’adolescents, Anderson entreprend de relancer ses histoires vers d’autres horizons toujours pas si lointains, mais avec succès.

3 – Night Call – Dan Gilroy
Pour sa première réalisation, Dan Gilroy frappe fort avec cette histoire qui est très réelle et au fond assez glaçante. Porté par un personnage et une thématique forte, Night Call apporte de nombreuses questions sur notre société et vous mettra parfois mal à l’aise. Jake Gyllenhaal y est excellent en personne pas si paumée que ça. A voir.

4 – Dallas Buyers Club – Jean Marc Vallée
C’est l’année Matthew McConaughey, sans aucun doute. Il aura fait d’excellent choix dans ces rôles à commencer par celui de Ron Woodroof qui relate de façon poignante et objective le combat de cet homme. Le film touche au plus juste, dénonce des réalités nauséabondes sans pour autant porter accusation aux différents protagonistes. Difficile de faire davantage.

5 – 12 Years A Slave – Steve McQueen
Il y en a eu des films sur l’esclavage. Celui-ci propose une nouvelle situation inspirée de faits réels. Joué magnifiquement par Chiwetel Ejiofor, Salomon voit sa vie devenir un calvaire, lui qui était si bien intégré dans le monde civilisé. Une histoire poignante, qui ne tombe jamais dans l’émotionnel éperdu et montre les faits aussi durs soient-ils.

6 – Interstellar – Christopher Nolan
Après Inception, Nolan était très attendu. Il n’a pas fait les choses à moitié en nous proposant une aventure dans l’espace où il vaut mieux bien suivre le scénario de peur d’y être perdu. On y parvient malgré une scène finale surprenante. Ce grand spectacle tient ses promesses, de bout en bout, malgré la longueur du film.

7 – Enemy – Denis Villeneuve
Passé un peu inaperçu, ce film de Villeneuve valait pourtant le détour. La thématique de la dualité déjà vue également dans d’autres œuvres, est ici traité de façon surprenante. Inspiré du livre de José Saramago, le scénario tient forcément la route. Le travail visuel est également très réussi et parvient de façon étonnante à nous maintenir de bout en bout dans un sentiment de malaise.

8 -Les Gardiens De La Galaxie – James Gunn
Enfin un blockbuster signé Marvel qui parvient à tenir ses promesses. Voilà un personnage principal singulier, qui nous ramène systématiquement – et pour notre plaisir – dans les années 80, entouré de compagnons tous plus intéressants les uns que les autres, notamment Rocket, excellent personnage et Groot. Plein d’humour bien placé, avec de l’action, voilà un très bon équilibre.

9 – American Bluff – David O. Russel
On en attendait pas grand chose, tant ce film a été porté par sa publicité, pour autant, le casting intéressant de l’affiche en sauve l’affaire. L’histoire incongrue d’un couple fusionnel de faussaire, pris au piège d’un flic aux ambitions folles, tient de bout en bout au travers des histoires personnelles de chacun des protagonistes qui tentent tant bien que mal de se trouver eux-mêmes.

10 – Le Hobbit – La Bataille Des Cinq Armées – Peter Jackson
Cette présence au classement vient plutôt récompenser le travail de Peter Jackson sur cette trilogie, comme celle du Seigneur Des Anneaux. Ce dernier volet est certes une réussite, notamment en 3D, mais reste assez pauvre en dialogue et en scénario. Le livre du Hobbit était sans doute trop court pour une trilogie, d’autant plus qu’on aimerait en savoir plus sur la suite de la vie de Bilbo.

Stéphane DESPAX

1 – Maps to the Stars de David Cronenberg
2 – Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée
3 – Gone Girl de David Fincher
4 – The Tribe, de Myroslav Slaboshpytskiy
5 – The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson
6 – Blue Ruin de Jeremy Saulnier
7 – Pride de Matthew Warchus
8 – Her, de Spike Jonze
9 – Les gardiens de la galaxie, de James Gunn
10 – The Salvation de Kristian Levring

Simon GÉRARD

1 -Under the skin – Jonathan Glazer
2 – Anchorman 2: the legend continues – Adam Mckay
3 – Night moves – Kelly Reichardt
4 – Bird People – Pascale Ferran
5 – Real – Kiyoshi Kurosawa
6 – Nos pires voisins – Nicholas Stoller
7 – Love is Strange – Ira Sachs
8 – Still the water – Naomi Kawase
9 – Computer Chess – Andrew Bujalski
10 – The Grand Budapest Hotel – Wes Anderson

Alexis GRATALOUP

1. Le vent se lève
2. Under the skin
3. Love is strange
4. Les bruits de Recife
5. Nymphomaniac
6. Adieu au langage
7. Mange tes morts
8. Detective Dee 2
9. Maps to the stars
10. At Berkeley

Camille HERVÉ

1 – Dragons 2, Dean DeBlois
2 – Le conte de la princesse Kaguya, Isao Takahata
3 – Le vent se lève, Hayao Miyazaki
4 – La famille belier, Eric Lartigau
5 – Only lovers left alive, Jim Jarmusch
6 – Detective Dee 2 – La légende du dragon des mers, Tsui Hark
7 – Les gardiens de la galaxie, James Gunn
8 – The Grand Budapest Hotel, Wes Anderson
9 – Under the skin, Jonathan Glazer
10 – Black coal, Diao Yi’nan

Frédéric RACKAY

1 – Under the skin, Jonathan Glazer
2 – Dragons 2, Dean DeBlois
3 – Gone girl, David Fincher
4 – Maps to the stars, David Cronenberg
5 -Detective Dee 2 – LA légende du dragon des mers, Tsui Hark
6 – Les gardiens de la galaxie, James Gunn
7 – Le vent se lève, Hayao Miyazaki
8 – Only lovers left alive, Jim Jamursch
9 – Predestination (DTV), Michael et Peter Spierig
10 – 2 jours, une nuit, Jean-Pierre & Luc Dardenne

Carlos SOLANO

1. L’institutrice, Nadav Lapid.
2. Khan Khanne, Jean-Luc Godard
3. Gone Girl, David Fincher
4. Adieu au Langage, Jean-Luc Godard
5. Under the skin, Jonathan Glazer
6. La chambre bleue, Mathieu Amalric
7. Aimer, boire, chanter, Alain Resnais
8. Bande de filles, Céline Sciamma
9. Black coal, Diao Yi’nan
10. Only Lovers left alive, Jim Jarmusch

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