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Le Hobbit s’est achevé l’année dernière, Hunger Games s’achèvera le mois prochain. Et, de ces grandes franchises qui ont pour points communs d’être tirées d’œuvres littéraires, d’être destinées au adolescents et de se décliner en trilogies (vraies ou fausses) subsistent encore Divergente et Le Labyrinthe. Parmi ces produits à forte vocation commerciale, certains constituent d’honnêtes propositions de cinéma, lorsque d’autres s’avèrent terribles, voire catastrophiques (On repensera immédiatement – avec et sans effroi – aux scintillants vampires de Twilight). A nous, alors, de modestement tenter de séparer le bon grain de l’ivraie.

Ce que l’on ne pourra louer, chez Labyrinthe, c’est bien l’originalité de son univers. A l’instar d’Hunger Games et de Divergente, nous voilà une fois encore plongés dans une dystopie où de jeunes adolescents auront pour charge de renverser l’échiquier autoritaire quadrillé par leurs ainés. S’il n’est pas ici question de la moindre société fasciste – en ce sens qu’aucun gouvernement n’impose sa loi sur le peuple et les différentes factions de la terre brûlée – la même mécanique de lutte contre l’oppression d’un groupe tout-puissant tiendra lieu de fil conducteur à la saga. Les post-bambins ectoplasmiques et sans âme de Labyrinthe devront donc continuellement courir, sauter et dézinguer un maximum d’ennemis pour espérer triompher et voir enfin émerger l’espoir d’un monde meilleur.

Mais si absolument rien n’est neuf sous le soleil de La terre brûlée, il serait toutefois cavalier de voir en ce film un parfait désert scénaristique. Les adolescents auraient en effet tort de bouder leur plaisir face à une mécanique du suspens bien en place permettant à chaque péripétie de s’offrir, haletante et captivante. Car La terre brûlée est bien un film généreux, qui renouvelle habilement le casting du premier volet des aventures de ses jeunes héros et quitte courageusement leur labyrinthique huis clos pour un vaste monde à explorer. Et, si ses ficelles de mise-en-scène sont émoussées depuis longtemps déjà (un zombie qui surgit violemment d’une calme pénombre, un chargeur qui se vide au pire instant, une main qui sauve d’un précipice aux dernières limites, …), le renouvellement permanent de ses sublimes décors numériques (son Albuquerque post-apocalyptique, grandiose, aurait constitué le terrain de jeu rêvé de notre bon vieux Prince de Perse) et des mises-en-situations de ses jeunes acnéiques si finement maquillés achèvera d’emporter l’adhésion par la force.

Que ne faudra-t-il alors déplorer l’absence – au delà du muscle et de la poudre au yeux – d’une réelle finesse émotionnelle, d’une réelle possibilité d’identification empathique, qu’auraient facilement rendu possible une utilisation plus marquée des basiques clés de l’Eros et du Thanatos ou le refus, simple, de croire en un manichéisme forcené de tout personnage incapable de se résoudre à penser – et en définitive – au delà de ses propres concepts moraux. A défaut, assisterons-nous au moins à plus de deux heures d’une frénésie honnête, généreuse et dont l’étincelle du suspens ne faillira jamais. De quoi contenter l’adolescent qui sommeille en vous et n’avait pas ouvert l’œil une minute face au dernier épisode d’Hunger Games (La Révolte : Partie 1) – toujours leader de la compétition – et avant la sortie de sa conclusion, en novembre prochain.

Note: ★★★☆☆

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