On dirait le Sud – Le verso de la jaquette cite un nombre de références qu’un seul film ne pourrait supporter : David Lynch, Gus Van Sant, Terrence Malick, Apichatpong Weerasathakul, Alexander Sokourov. On voit bien ce qui dans Two Gates of sleep peut justifier un tel name dropping, cette intention de nous resservir un Gerry dans les forêts de la Louisiane (sans nous épargner les éternels clichés du Sud-américain) : atmosphère contemplative et omniprésence de la nature, absence de dialogue et lenteur du rythme. Si Alistair Banks Griffin a pour lui un certain talent qui se manifeste dans la beauté du cadre et de la photographie, sa mise en scène – qui se veut élégiaque – devient très vite factice et prend une pause auteurisante assez déplaisante. Un peu comme Bruno Dumont qui dans Hors Satan prétend expérimenter sur le son parce qu’il enregistre le bruit du vent, Alistair Banks Griffin a cette attitude ostensible, vaine et complaisante du bon élève qui se voudrait premier de la classe. Two Gates of Sleep appartient à cette catégorie de films dits « de festivals », et si son affiche énumère effectivement ses sélections dans les manifestations du monde entier comme une carte de visite, on ne voit pas pour autant trace de la moindre récompense qui lui aurait été décernée.

Note: ★½☆☆☆

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