The Time Machine – S’il fallait démontrer que la principale richesse des Dandy Warhols est leur irrésistible propension à l’inclassable et à l’exploration, alors ce fut chose faite ce soir au Bikini.

Comme pour rappeler ses origines, le groupe démarre par le très progressif Be-in, titre phare du 2ème album en 1997. Le jeune groupe est alors classé entre New-wave et rock psychédélique.

Mais cette douceur apparente se fissure rapidement au profit d’allers-retours surprenants entre les multiples influences qui caractérisent l’inspiration très éclectique de ces musiciens de Portland.

La voix naturellement pop du chanteur et leader Courtney Taylor-Taylor emmène alors très rapidement les fans de la première heure aux anges, avec le titre Not if you were the last junkie on earth dont la dimension britannique – mélodie simple et efficace, arrangements centrés sur la guitare rythmique – n’aurait rien à envier au très populaire Oasis.

Le concert est alors véritablement lancé. On en redemande.

Progressif, pop, mais aussi alternatif aux confins du rock et du punk subtilement teinté d’électro, ces univers sonores inspirés du Velvet, des Stooges ou encore de Joy Division soulignent aussi ce soir le large spectre musical atypique des Dandy.

La charmante Zia Mc Cabe, (clavier, basse et machines) incarne d’ailleurs parfaitement cette diversité. Recouverte de tatouages tendance old school et exhibant un t-shirt Guns n Roses – le vintage appetite for destruction -, Zia accompagne ses sons de pas de danse plutôt sexy qui auraient éventuellement leur place aux côtés de Shakira à Bercy. C’est d’ailleurs ce même rapport un peu surjoué à un certain mauvais goût – le nom du groupe lui-même pourrait en être le meilleur exemple – qui expliquerait la mise au ban des Dandy par les critiques au début des années 2000.

12 ans et quatre albums plus tard, cette soirée au bikini est à l’image de This machine, leur petit dernier. Électrique, élégant et bruyant, ce 8ème opus marque un véritable retour attendu de ces américains sachant relier les époques et qui, à 40 ans, en paraissent deux fois moins.

En vérité plutôt une time machine à entendre et à voir d’urgence.

Note: ★★★★☆

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