Le savoir-faire d’Arcade Fire est parfaitement résumé dans l’un de leurs derniers clips, Afterlife. Avec la suffisance que leur procure une armoire pleine de Grammy Awards, les Canadiens s’emparent des techniques situationnistes pour nous offrir un nouveau chef-d’oeuvre d’auto-promotion. Là où la bande à Debord détournait un film de kung-fu en le sous-titrant avec des dialogues marxistes, Arcade Fire détourne Orfeu Negro, la Palme d’or 1959 (on ne se refuse rien), en le surtitrant avec les paroles de leur chanson (une abracadabrante histoire d’amour après la mort dont la poésie à dormir debout est méticuleusement gravée sur la pelloche, au cas où on ne comprendrait pas). Quand la pop music rencontre la tragédie grecque, c’est un peu Peter et Sloane se prenant pour Orphée et Eurydice. Verdict ? Surprenant, grandiose et, pour tout dire, tout à fait risible. Le seul truc mythique là-dedans, c’est l’acharnement de certains à célébrer le pompiérisme.

Arcade Fire – Reflektor, disponible (Barclay/ Universal)

Note: ★☆☆☆☆

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