pone

En Mai 2016, sur une petite scène du festival Art Rock de St Brieuc, nous avons vu DJ Pone. Sans doute l’artiste le plus connu- et probablement celui qui y a délivré le meilleur set – à s’être produit sur cette scène où défilèrent d’autres groupes non moins talentueux. Accompagné alors de deux batteurs positionnés en face-à-face de part et d’autre du DJ, le concert avait largement rempli le cahier des charges, tant la musique et l’énergie déployée étaient convaincantes. L’album Radiant n’était alors pas encore dans les bacs, il sortira quelques mois plus tard. C’est un disque de bonne facture, on y retrouve la « patte » Pone, pleine de richesses et de trouvailles qui permettent de ne pas s’ennuyer et d’apprécier une musique de notoriété peu accessible en-dehors du décorum d’un concert. Car c’est tout de même sur scène que les chansons prennent toutes leurs dimensions et DJ Pone sait nous le démontrer. Autant dire que nous étions donc ravis de pouvoir recroiser sa route et avions hâte de retrouver nos sensations « briochines » à l’occasion de la tournée « Radiant Live », au Connexion, en plein centre-ville de Toulouse.

C’est dans une salle clairsemée du Connexion, que nous découvrons l’installation de Pone : une table de mixage, assez classique et bien seule sur scène. Cette fois-ci, pas de batteries ni d’instruments, DJ Pone se présente bien seul sur scène, après une longue attente. Sans bras droit, c’est l’expérience et le charisme de Thomas Parent – de son vrai nom -, qui va contrebalancer le sentiment de vide sur scène, bien aidé par un public de connaisseurs déjà acquis à sa cause et qui s’est soudainement démultiplié dès les premières notes sorties des machines.

De prime abord très concentré, DJ Pone va petit-à-petit se mettre à l’aise et prendre la parole. Il va rapidement remercier, haranguer et flatter le public toulousain, nombreux et chaleureux, qui lui réserve visiblement toujours un excellent accueil. Mais Pone est surtout là pour faire ce qu’il fait le mieux, comme articuler des rythmes des sons au gré de son imagination et donner au spectateur ce qu’il réclame, avec un peu de cette émotion indescriptible qui permet de prendre du plaisir, de se sentir vivre. Et Pone a mis ce qu’il fallait dans son dernier opus pour que son set soit réussi, à commencer par les singles Physical Element et M.F.C., qui résonnent comme des musiques électroniques assez tranquilles sur la platine, mais qui prennent des dimensions beaucoup plus aventureuses et joueuses sur scène.

Pone se sent en confiance et plein d’énergie, remue sans cesse le public et distille ses chansons. Discontinuity installe une ambiance beaucoup plus club qui accroche immédiatement les premiers rangs qui dansent beaucoup. C’est sûr, Pone donne de sa personne et sait faire des cadeaux, comme cette reprise de Dans Le Club, de TTC, un groupe avec lequel il a collaboré dans le passé et qui ravira les connaisseurs.

Arborant un T-Shirt floqué The Mad Boys, référence à l’un de ses titres phares, Pone réalise ainsi une belle prestation, à laquelle on ne peut pas reprocher vraiment grand-chose, mais qui manquera quoi qu’il en soit d’un peu de folie. Sur scène l’effort et la qualité sont bien présents. Pour autant, on reste un peu sur sa faim malgré un public qui répond aux appels. En réalité, Pone ne résiste pas à la comparaison avec son concert à Art Rock où l’apport des batteries et des instruments avait considérablement augmenté la qualité et l’intensité de la prestation.

Pone, devait aussi en garder sous le coude pour assurer lui-même l’after du Connexion durant pas loin de trois heures. Pas franchement la meilleure idée du monde pour ceux qui venaient au concert, mais une intention à saluer tant l’artiste est dévoué à la cause de son public.

Note: ★★★☆☆

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