Back II the future

Il faut vraiment avoir le nez creux ou tout simplement du talent pour avoir au sein de son catalogue tant d’artistes qui en ont…

Microqlima fait décidément partie de cette caste à part.

Après un accessit international pour l’Impératrice (il y a des tournées qui ne trompent pas !), le label met dans nos oreilles une nouvelle pépite  avec Uplifters, le 3ème album du Duo Parisien Isaac Delusion.

Deux lascars à la base certes, mais il convient également de rendre hommage aux musiciens additionnels qui permettent au groupe de naviguer avec aisance à travers ce vaste océan créatif,  Bastien aux claviers et à la guitare), Cédric à la batterie et Nicolas à la basse.

Plus de 2 ans après la sortie de  Rust & Gold, voilà le duo de retour avec Uplifters, onze pistes pour un LP de 42 minutes, invitation à un voyage intérieur vers un passé pas si lointain.

Simple sans pour autant être simpliste, beaucoup plus accessible que leur précédant opus, le combo de quasi trentenaire donne à entendre de subtiles mélodies pop souvent minimales et synthétiques mais terriblement entraînantes.

À l’image du clip illustrant Fancy, premier single de l’album, Isaac Delusion nous amène vers ces contrées familières mais aujourd’hui disparues, à l’esthétique et aux sonorités 90’s parfaitement assumées.

Ce rewind vers cette période où les autoradio auto-reverse était la quintessence de la technologie, – tendance Stranger things ou Simulation theory – n’est pas un énième hommage à la pop culture des années 80/90 mais un authentique retour aux sources

Nostalgiques du cool sans pour autant tomber dans les travers du « c’était mieux avant » , Loic Fleury et Jules Pacotte nous baladent dans un univers post-adolescent où MTV était un media dominant, où on avait le temps de prendre le temps, où le fuchsia et les tons pastels étaient des couleurs tendances et reconnues, une période où les sentiments se vivent sans aucune retenue.

Les instrus sont toujours aussi enivrantes, avec ce sentiment de siroter sur une plage un Xème verre d’alcool fort, les yeux rivés sur un océan couleur menthe à l’eau, la voix de tête de Loïc doucement suave et androgyne, instrument à part entière, permettant toujours d’accompagner et magnifier l’ensemble.

Chacun pourra se (re)trouver, au détour d’un des morceaux, se rappeler ces moments hors du temps, bercés par une douce mélancolie sans pour autant tomber dans l’abattement ou la grande dépression.

Car le combo sait faire varier ses compositions, passant avec aisance de sonorités rétro gaming en ouverture de Parrots à des lignes de basse puissamment funky histoire de tendrement enlacer Magiclove.

Extrêmement visuel, cet album est un peu la bande originale de nos souvenirs, cette triste mélodie qui accompagne un dimanche matin pluvieux, la réminiscence de cette soirée mémorable, les regrets de ne pas l’avoir abordé(e) après ces échanges de regards où les remords après y avoir succombé.

Et si on souhaite associer ce plaisir auditif avec de belle propositions visuelles, on note sur son agenda que, le 21 janvier 2020 à la Cigale Issac se produira.

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